> Quatrième de couverture <
Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l’une d’elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d’une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Desiree refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d’une jeune femme Blanche.
Mais jusqu’où peut-on renoncer à une partie de soi-même ?
> Spécificités < - Editions : Autrement, un département de Flammarion - Date de parution : 19/08/2020 - Nombre de pages : 477 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) : Karine Lalechère
La lecture du résumé de ce livre « L’autre moitié de soi » m’avait déjà beaucoup attirée. Alors qu’il avait eu son succès lors de la rentrée littéraire 2020, je le gardais au fin fond de mon esprit comme idée future de lecture. Et puis, Babelio associé au département « Autrement » de chez Flammarion a proposé de tenter sa chance afin de remporter le livre ainsi que la possibilité de participer à une rencontre virtuelle avec l’auteure américaine. Je me suis dit que c’était un signe et que je me devais de le saisir. Franchement, je ne me suis pas trompée!
Il est des livres dont la ou les héroïnes vous marquent. Des héroïnes qui, même des semaines, voire des mois plus tard, vous reviennent à l’esprit et vous vous remémorez alors de beaux moments de lecture; que ces moments aient été touchants, émouvants, quel que soit le sentiment éprouvé, il est bien là et se maintient au fond de vous.
C’est une fresque familiale que nous conte Brit Bennett entre les années 50 où les jumelles Vignes disparaissent d’un trou perdu de la Louisiane aux années 90, et ce sur plusieurs générations. Les soeurs Vignes ne sont pas noires mais ne sont pas blanches non plus. A Mallard, dans ce coin reculé des Etats-Unis, il est difficile de vraiment s’y révéler. C’est ainsi qu’à l’âge de 14 ans, elles décident le soir du bal de la fête du Fondateur de tourner le dos à leur passé afin de se construire un avenir à la Nouvelle-Orléans. L’histoire débute au retour de l’une des jumelles dans sa ville d’origine.
Véritablement axé sur la quête d’identité, Brit Bennett y aborde des thèmes très actuels comme la recherche de ses racines, le racisme latent, les critiques à l’encontre des personnes différentes (pas seulement en raison de leur « couleur »), … L’identité afro-américaine y est abordée sous un regard neuf et brillant.
Malgré une évolution des mentalités, on ne peut que constater qu’une certaine ségrégation ne cesse de se poursuivre et ce, encore au 21ème siècle. Bien loin de l’American Dream des paillettes, c’est d’une frange de la population oubliée que l’auteure nous offre ce portrait si réaliste et nous pousse à la réflexion.
Tendre, souvent émouvant mais ô combien réaliste, il m’a été difficile de clore ce livre qui m’a énormément plu. Composé de près de 500 pages et malgré sa densité de détails nécessaires, on ne voit pas le temps passé par une écriture fluide et on aimerait qu’il ne se termine pas ou le plus tard possible. Devoir quitter ses personnages (qu’ils soient principaux ou secondaires, aucun n’est oublié) m’a rendue un brin nostalgique et c’est la raison pour laquelle, il me tarde de lire le premier livre de Brit Bennett, « Le coeur battant de nos mères ».
Je remercie les éditions Autrement et Babelio pour l’envoi de ce livre. Une rencontre virtuelle avec Brit Bennett viendra ponctuer la lecture de ce livre qui restera dans mes coups de coeur de 2020.