> Quatrième de couverture <
À Puffigny – un village ou, plutôt, « un gros bourg tellement perdu au fin fond de la France profonde que les cartographes n’ont même jamais vraiment pu le situer avec exactitude » –, les habitants sont renommés pour être tous plus menteurs les uns que les autres.
Difficile d’espérer y mener une enquête. C’est pourtant ce que va tenter Julius Dump, un peu rentier, beaucoup écrivain médiocre, parti sur les traces de son père disparu et d’un mystérieux butin. Car toutes les pistes mènent à Puffigny. Mais où exactement ? Et comment trouver des réponses dans un village où chacun semble vivre au jour le jour, le nez en l’air et le verbe éclatant ? Julius n’a peut-être pas tout à fait mis les pieds dans un village de fous, mais ça y ressemble beaucoup.
Matière à roman ? Et comment !
> Spécificités < - Editions originales : Seuil - Format "Poche" : Points - Nombre de pages : 292 - Date de parution originale : 03/10/2019 - Format "Poche" : 17/09/2020
Ma première rencontre avec la plume de Franz Bartelt avait été un rendez-vous complètement manqué. Je l’avais découverte par le roman noir « Hôtel du Grand Cerf » que j’avais dû lire dans, pas un, mais deux jurys littéraires. Afin de remplir mon « travail », j’avais retenté sa lecture en me disant que si la première fois, ça ne s’était pas bien passé entre nous, c’était peut-être la période qui voulait ça mais cela n’avait pas été du tout concluant.
Pour son nouveau polar, on m’en a proposé sa lecture et je me suis dit : « Pourquoi pas ?! ». En effet, je déteste rester sur une mauvaise note ou sur un mauvais sentiment. C’est donc ainsi que j’ai découvert ce nouvel opus. Définitivement, je me rends compte que j’ai très bien fait d’avoir cette idée car, cette fois-ci, j’ai passé un bon moment de lecture !
Franz Bartelt n’est pas un auteur comme les autres. Dès les premières pages, on peut facilement s’en rendre compte et déjà même grâce à la quatrième de couverture. Le cynisme et l’humour noir sont sa marque de fabrique. Autant cela avait pu me révulser dans « Hôtel du grand Cerf » autant ici, j’ai apprécié cette touche burlesque. Je me suis surprise à m’impatienter pour continuer ma lecture, ce que je n’avais pas du tout ressenti la première fois.
Ici, on suit Julius Dump, un homme que l’on pourrait facilement qualifier de « paumé ». Alors qu’il se définirait comme un écrivain, le succès est loin d’être au rendez-vous. A la mort de son oncle Georges, il se décide de partir sur les traces de son père, malfrat de son état qui aurait été au courant de la cache d’un mystérieux tableau volé. Tous les éléments le mènent à Puffigny, un coin perdu au fin fond de la France profonde où ses habitants ont la réputation d’être des menteurs notoires.
Encore une fois, le style burlesque est de la partie mais en même temps, cette plongée dans ce coin retiré, que « même les cartographes n’ont jamais pu le situer avec exactitude » semble si réelle qu’on y va sans sourciller. Alors qu’on pourrait penser que l’auteur s’adonnera à la moquerie de cette France oubliée, il n’en est rien car c’est avec humour et aménité qu’il le fait. Les personnages sont hauts en couleurs mais, au contraire de son héros Vertigo Kulbertus qui avait le don de m’hérisser les poils, ceux-ci m’ont souvent tiré un sourire sur les lèvres.
J’ai aimé ses aventures de Julius, un brin naïf et niais dans ce décor – peut-être pas aussi chimérique qu’on pourrait le penser – où même les réseaux de télécommunication ne passent pas. C’est souvent loufoque, parfois doté d’humour noir mais toujours bienveillant. Finalement, ce livre restera l’exemple-parfait pour moi comme quoi il ne faut jamais rester sur sa première (mauvaise) impression.
Je remercie les éditions Points (et en particulier, Julie pour m’avoir réconcilier avec cet auteur;) pour leur confiance.