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> Quatrième de couverture <
L’arrivée d’un nouveau directeur secoue la rédaction engourdie d’un grand hebdomadaire parisien.
Son critique cinéma observe d’un œil circonspect la mise en place d’une gestion décomplexée tandis qu’on transforme à marche forcée le journal moribond en étendard du néo-progressisme.
Plus tire-au-flanc que meneur d’hommes, notre chroniqueur est pourtant choisi pour devenir l’un des apôtres de cette mutation radicale. Cerise sur le gâteau, il est un petit peu juif aussi, ce qui ne lui avait jamais posé de problème jusqu’ici. Tellement peu, d’ailleurs, qu’il avait presque oublié que l’antisémitisme pouvait le concerner.
> Spécificités < - Editions : Editions Intervalles - Date de parution : 03/07/2020 - Nombre de pages : 288
Après avoir découvert le milieu de l’art dans ce qu’il a de plus vil lors du premier roman de Fabrice Chatelain « En haut de l’affiche », paru aux éditions « Intervalles », je me suis ici immergée dans le milieu du journalisme de la presse écrite aux mêmes éditions.
Plongée dans la rédaction de l’hebdomadaire parisien « Vision » qui peine à se tenir à flots entre la perte d’abonnés et l’engourdissement de leur ligne éditoriale, j’y ai découvert notre héros, chroniqueur de la rubrique cinéma qui stagne dans une vie assez plan-plan. L’arrivée d’un nouveau directeur va ébranler la rédaction, que ce soit par sa vision managériale que par ses idées du journalisme. En parallèle, notre chroniqueur doit parer son frère, Jeremy, pour qui la vie de dentiste juif en banlieue serait devenue périlleuse.
Bon, dire que toute ressemblance ne serait que fortuite serait en quelque sorte se voiler la face. Surtout que l’auteur est lui-même journaliste. Sa profession l’a sûrement bien aidé mais ce livre est réellement bien construit et bien écrit. Par une plume très fluide, Hugues Serraf met en exergue plusieurs thèmes actuels de société dont l’anti-sémitisme latent et ô combien, hélas, grandissant. Par des petits faits divers dont certains en minimisent les conséquences, c’est un danger actuel sur lequel on ne peut fermer les yeux.
Malgré un certain détachement pour la forme, on ne peut s’empêcher de se demander si l’auteur s’est lui-même inspiré de son vécu pour ce livre. Avec beaucoup d’ironie, notre héros se plaît à aller dans le sens contraire de ses pairs afin de pousser à la réfraction. Ce qui pourrait passer pour un roman léger et sans prétention pousse finalement les lecteurs à la réflexion, sans qu’ils ne s’en rendent compte. Et ça, j’aime beaucoup!
Sous la forme d’une critique satirique du monde des médias, c’est pourtant bien face à un appel au réveil des consciences qui est amené par Hugues Serraf et ce, de manière intelligente et éclairée.
Surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce service-presse. Or, je serais sans doute passée à côté de ce livre qui, pourtant, mérite d’être connu et d’être lu. C’est pourquoi je remercie infiniment les éditions Intervalles pour leur confiance.