> Quatrième de couverture <
« Quelque chose les enveloppait. Un écho, un murmure de rage, qui démangeait les âmes, les épluchait, réduisait les corps au sang. ».
Ludo et David enchaînent les nuits à damer les pistes de ski pour un salaire de misère. Au coeur des montagnes qui les ont vus naître, le petit fûté et le géant naïf ont toujours veillé l’un sur l’autre. Lorsque David trouve un corps dans les bois, à moitié dévoré, Ludo décide de le cacher pour leur éviter des ennuis. Bientôt le géant prend l’habitude de se confier au cadavre, enfoui au fond de son étable sous une épaisse couche de glace. Avec la sécheresse exceptionnelle qui sévit cet hiver-là, un mal étrange rode dans la forêt.
Dans la commune, la colère gronde : quelle est cette rage qui transforme les animaux les plus paisibles en fauves ? Comment la station produit-elle encore de la neige artificielle alors que l’eau manque au robinet ? Le géant le sent : un fil se tend qui enserre les bêtes et les hommes et leur fait perdre la tête.
> Spécificités< - Editions : Calmann-Lévy - Date de parution: 02/01/2020 - Nombre de pages : 269
Paru au début 2018, dans son premier roman « Noyé vif », Johann Guillaud-Bachet nous avait transporté sur les mers et plus particulièrement en Méditerranée. Avec beaucoup d’humanité mais aussi doté d’un brin d’humour noir, l’auteur y abordait des thèmes très d’actualité comme la peur de l’autre, le terrorisme et l’immigration.
Il a été pour moi une très bonne surprise (voir ma chronique complète : https://musemaniasbooks.be/2018/04/08/noye-vif-de-johann-guillaud-bachet-roman/). C’est pourquoi lorsque l’on m’a proposé son second opus à la lecture, j’ai sauté sur l’occasion. Cette seconde lecture confirme pour moi le talent de ce jeune auteur, à tenir à l’oeil.
Après la mer, Johann Guillaud-Bachet place son décor au coeur d’un petit village de moyenne-montagne, dont toute l’activité tourne autour de la station de ski. Ludo et David sont deux collègues ouvriers dameurs des pistes : David est un géant à l’âme d’enfant, tandis que Ludo se trouve englué dans une vie à mille lieues de celle dont il aurait pu rêver. Un jour, David découvre un cadavre à moitié dévoré par les sangliers. Afin de préserver David, Ludo décide de cacher le corps. Mais quelque chose se trame dans la forêt : l’eau vient à manquer, les animaux se rapprochent des habitations, le temps se réchauffe dangereusement. Mais qu’est-ce qui rode autour du village, échauffant autant les esprits humains qu’animaux?
Encore une fois, cet auteur aborde des thèmes très présents dans l’actualité comme le réchauffement climatique, la protection des animaux, l’environnement, l’invasion du milieu touristique dans la nature. A travers ce huit-clos montagnard, il nous pousse à nous interroger sur nos propres comportements.
Maîtrisant habilement le suspens au fil des pages, l’histoire évolue dans une ambiance pesante dans laquelle le lecteur peut ressentir le climat électrique animant les personnages. A bien des égards, j’ai été touchée par David, force de la nature à l’âme si pure et son amitié avec Ludo.
Roman noir très agréable à lire malgré la dureté de certains passages, la tragédie est latente tout du long pour finalement se clore en un aboutissement effroyable. Le style d’écriture abouti et très travaillé ainsi que ces sujets engagés en font un livre qui mérite d’être connu et lu.
Merci aux éditions Calmann-Lévy pour leur confiance!
Ça a l’air intéressant mais pas plus plus tentée que ça même si ta chronique m’intrigue, le résumé ne me tente pas !
Bonne journée
Pas de soucis 😉 C’est un genre particulier qui ne plaira pas forcément à tout le monde.
On ne peut pas tout aimer non plus 🙂
Belle journée