« Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer » de Dounia Bouzar, Editions L’Atelier, 160 pages.
Sophie et Philippe sont sous le choc: leur fille Adèle, 15 ans, a disparu.
Nathalie et Bernard ont perdu Célia, 16 ans.
Marie se bat pour qu’Iris ne parte pas.
Samy fait tout pour sauver son frère.
Nicole ne veut pas que son fils soit mort pour rien.
Meriam veut récupérer son bébé kidnappé par son ex-mari.
Un seul point commun à ces vies volées: avoir cru aux vidéos d’Abu Oumma.
Ce livre raconte la descente aux enfers des « parents orphelins » qui s’unissent pour ramener de Syrie leurs enfants endoctrinés par des groupes « jihadistes ».
Comment leurs filles, leurs fils, persuadés de partir « faire de l’humanitaire » en Syrie, ont-ils pu être manipulés à ce point? Comment les aider à aimer la vie et à lutter contre les injustices sans rejeter le monde réel?
Ce livre fait état des premiers départs de jeunes français vers la Syrie en vue de rejoindre l’Etat Islamique. Ces jeunes étaient pour la plupart, inconnus des services de police, de bons élèves, vivaient dans des familles de la classe moyenne. Pourtant, en très peu de temps, des « recruteurs » leur ont retourné le cerveau, notamment via Internet et leur ont permis de quitter la France pour le Sham.
Alors que maintenant, la majorité de la population est au courant de ces faits, ce livre en décrit les prémisses puisqu’il a été écrit en 2014. On se rend alors compte comment les familles se sont retrouvées totalement démunies vis-à-vis des services de police et de la justice. A l’époque, ces mineurs n’ont eu en réalité aucune difficulté de quitter l’Europe pour se rendre en Syrie. Il est évident que les parents n’ont pas souvent été pris au sérieux et qu’une de leurs uniques solutions a été de se regrouper entre familles ayant subi ces mêmes départs volontaires, ne disposant de quasi aucun moyen pour y faire face.
Bien entendu, c’est facile près de 6 ans plus tard d’émettre des critiques quant à la façon dont les choses ont été abordées par le système judiciaire et policier. Mais cela éclaire quant au total abandon dont ces familles ont été victimes car finalement, elles-mêmes étaient bien des victimes, d’avoir perdu la chair de leur chair pour des idéaux abominables.
Un livre coup de poing : comme mère on découvre une nouvelle réalité ! Non ce n’est pas tous des enfants de musulman qui sont partis faire le djihad. On souffre avec Sophie jusqu’à la toute fin du livre. Ce dernier devrait être lu dans toutes les classes scolaires !!!