> Quatrième de couverture <
Faites connaissance avec la famille Sendell. Le père, Adam, est un pasteur respecté dans la petite ville de Lund, en Suède. Sa femme, Ulrika est une brillante avocate. Leur fille, Stella, dix-neuf ans, s’apprête à quitter le foyer pour un road trip en Asie du Sud-Est. C’est une famille normale, une famille comme les autres. Et comme toutes les autres familles de la ville, les Sendell sont horrifiés quand un important homme d’affaires, Christopher Olsen est retrouvé assassiné. Ils le sont plus encore quand, quelques jours plus tard la police vient arrêter Stella. Comment pouvait-elle connaître Olsen, et quelles raisons auraient pu la pousser à le tuer ? Il ne peut s’agir que d’une erreur judiciaire.
Dans ce récit en trois parties, chacun des membres de la famille tente à son tour de recomposer un puzzle dont il n’a pas toutes les pièces. C’est d’abord Adam qui s’exprime, puis Stella, et enfin Ulrika. Chaque fois, de nouvelles perspectives se font jour, la version précédente est remise en question, la vérité s’échappe. La seule évidence qui s’impose très vite, c’est qu’il n’existe aucune famille » normale « .
> Spécificités < - Editions : Sonatine - Nombre de pages : 535 - Date de parution : 01/10/2019 - Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Le catalogue de la maison d’édition Sonatine est l’un de ceux que je trouve les plus attractifs en matière de polars et de thrillers. Encore une fois, je n’ai pas été déçue par ce choix éditorial, bien au contraire. Il m’avait fait de l’oeil dès sa parution et quel bonheur de le retrouver sélectionné par mes collègues jurées du mois de janvier.
L’histoire est divisée en trois parties, comme les trois membres de la famille Sandell. Il y a Adam, le père et pasteur de profession. Ensuite, il y a la mère de famille, Ulrika, une brillante avocate. Pour finir, se trouve Stella, leur fille âgée de 19 ans qui ne vit que pour son prochain voyage en Asie. Ainsi, on pourrait croire à une famille de ce qu’il y a de plus ordinaire, domiciliée à Lund, près de Stockholm. En y regardant de plus près, leur vie banale va éclater le jour où Stella est arrêtée pour le meurtre d’un riche trentenaire. En grattant bien, on se rend compte que les apparences peuvent souvent être trompeuses.
Le postulat initial est assez simple : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour protéger ceux que l’on aime? Les secrets de famille sont des boulets où chaque jour amène sa peine finalement. Le procédé narratif m’a beaucoup plu. Aborder cette même histoire, sous les angles des trois membres de la famille est un choix judicieux que l’auteur a fait. L’histoire est bien ficelée et de menus indices sont distillés savamment et ce, au compte-gouttes.
550 pages, cela peut sembler beaucoup et pourtant, les pages ont défilé et je n’ai pas vu le temps passé, plongée dans ce roman noir. Je tire mon chapeau à l’auteur, M. T. Edvardsson, d’avoir su manier aussi bien les codes du polar et du suspens avec tant de pages. A aucun moment, je ne me suis ennuyée et au contraire, j’ai trouvé que le suspens grandissait au fil des pages et il m’a été difficile de résister à poursuivre sa lecture. Je dois bien avouer que cela faisait longtemps que je n’avais pas trouver autant de suspens et d’angoisse dans un livre.
J’ai trouvé ce thriller et cette histoire « classe » et très bien écrit. Le travail du traducteur, Rémi Cassaigne, est également à souligner car je me doute que le suédois ne doit pas être une des langues des plus faciles à étudier et ensuite travailler. Pourtant, c’est très fluide et plaisant (Bravo, tout simplement!).
En plus d’avoir su me tenir en haleine et me faire frétiller d’impatience pour connaître le dénouement, l’auteur a su me surprendre par un final, tout simplement digne des plus grands auteurs accomplis du monde du polar. Si je ne devais le résumer qu’en un seul mot, cela serait celui que je me suis dit en refermant ce bouquin : Waouaw.
Je tiendrai clairement à l’oeil le travail futur de cet auteur suédois qui a encore de beaux jours devant lui dans la littérature noire. Vu le niveau déjà adopté par ce premier livre traduit en français, je me dis que je ne suis pas prête de ne plus autant aimer la littérature nordique en matière de thrillers et polars.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices 2020 du magazine Elle.