> Quatrième de couverture <
Opération Timber Sycamore : ce nom de code ne vous dit probablement rien. Il désigne pourtant une gigantesque guerre de l’ombre, dont le principal objectif était de renverser Bachar el-Assad.
Menée par la CIA et ses alliés dès l’automne 2011, puis stoppée à partir de l’été 2017, cette campagne secrète attira peu l’attention des médias occidentaux. Or, elle mobilisa des milliards de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes et de munitions, aidant ainsi une rébellion dont les forces les plus efficaces étaient liées ou affiliées à al-Qaïda.
Fruit de cinq années de recherches, cet ouvrage explique comment Washington, Londres, Paris et leurs alliés du Moyen-Orient ont soutenu la nébuleuse djihadiste anti-Assad, y compris l’« État Islamique ». Interrogeant certains des plus grands experts de la Syrie et du monde arabe, l’auteur nous décrit comment – sous couvert d’appuyer des « rebelles modérés » –, les puissances occidentales et leurs partenaires ont renforcé la même mouvance islamiste accusée des attentats du 11 Septembre et du Bataclan. Une enquête percutante et dérangeante, qui remet en cause bon nombre d’idées reçues sur le conflit syrien.
> Spécificités < - Editions : Erick Bonnier - Nombre de pages : 198 - Date de parution : 14/03/2019
Timber Sycamore : un nom de code qui me disait véritablement rien. Pourtant, cette opération a eu des répercussions jusqu’à chez nous, notamment, de par l’émergence de cette organisation terroriste sans frontières alimentée des reliquats d’Al Qaeda : l’Etat Islamique. Depuis 2015, des attentats se sont succédés partout en Europe (mais pas seulement) et notamment en France, en Belgique après une accalmie modérée suite aux attentats terroristes de New York, Londres et Madrid du début du 21ème siècle.
Essai richement documenté, l’écriture permet une lecture aisée où le lecteur peut facilement comprendre les tenants et les aboutissants, sans devoir relire des dizaines de fois les pages pour comprendre l’exposé de l’auteur. Cette opération ayant pourtant coûté des milliards de dollars n’avait finalement qu’un objectif assez « simple » : renverser Bachar el-Assad de sa présidence de l’Etat syrien.
Le problème est que lorsque l’on veut à tout prix arriver à ses fins, les dommages collatéraux risquent d’être nombreux comme ce fut le cas ici avec la montée en puissance de cette organisation nébuleuse – responsable de milliers de morts à travers le monde. A coup de centaines de millions de dollars, d’armes et d’une logistique apportée à ce que les grands de ce monde pensaient des « rebelles modérés », ces derniers se sont finalement révélés être les prémisses de cette mouvance islamiste.
C’est le genre de secrets dont les grandes puissances à l’origine de ce phénomène (Etats-Unis, France et Royaume-Uni) aimeraient taire. C’est d’ailleurs le chemin emprunté par les médias occidentaux qui ont laissé de côté ce gênant problème au plus fort de la guerre en Syrie, débutée en 2011, par des mécanismes de désinformation.
Huit ans après le début de cette campagne, Bachar el-Assad est toujours à la tête de son pays, l’Etat Islamique s’est retrouvé coincé en poche clandestine sous le feu des alliés près de Deir-ez-zor et des milliers de syriens ont dû tout quitter pour trouver un semblant de sécurité, loin de leur pays. Finalement, on se retrouve au point de départ mais avec des milliers de morts, de blessés et de réfugiés sécuritaires.
Merci à Babelio dans le cadre de la Masse Critique non-fiction de juin 2019 et aux éditions Eric Bonnier pour l’envoi de ce livre enrichissant.
La guerre de l’ombre en Syrie – Cia, pétrodollard et Djihad
Maxime Chaixtous les livres sur Babelio.com