« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
> Quatrième de couverture <
« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Emeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.
Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l’immensité d’un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source…
Histoire de luttes et de pêche, d’amour tout autant que de meurtres et de rêves brisés, Taqawan se nourrit de légendes comme de réalités, du passé et du présent, celui notamment d’un peuple millénaire bafoué dans ses droits.
> Spécificités < - Editions : Le Livre de Poche - Pages : 233 - Date de parution : 27/02/2019
Le bandeau du livre était alléchant puisqu’il le vantait comme une pépite. A dire vrai, je n’ai pas été déçue malgré les nombreuses appréhensions dont je souffrais lors de sa réception. Ce livre fait partie de la sélection « Polar » du mois de juin en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du livre de Poche, au même titre que « Retour sur l’île » de Viveca Sten et « Les soeurs Mitford enquêtent : L’assassin du train » de Jessica Fellowes.
Pourquoi je publie cette chronique en premier? Tout simplement, parce que c’est le livre que j’ai préféré pour le mois de juin. Je n’ai pas eu de coup de coeur, comme pour le mois de mai, mais l’auteur Eric Plamondon m’a fait voyager, découvrir le Québec et la Gaspésie, tel que je ne les connaissais pas dans un roman noir d’une grande qualité.
C’est un territoire encore très sauvage et boisé que j’aimerais beaucoup découvrir en le visitant. Toutefois, je ne connaissais pour ainsi rien de son histoire et encore moins de celle des amérindiens qui y vivent encore. D’un fait divers réel qui s’est déroulé en 1981, Eric Plamondon en anglais fait son point de départ et y a déposé ses personnages fictifs. Même s’il prend des libertés pour le reste de son récit, cette originalité fait qu’on s’y plonge assez vite et pour ceux que cela pourrait intéresser, il y a moyen d’approfondir la chose en se documentant sur ces événements.
Le peuple des miq’maq est un peuple de pêcheur depuis leur origine et la pêche du saumon est une de leur seule source d’enrichissement. Pourtant, le 11 juin 1981, à la suite des quotas de pêche instaurés par le gouvernement, 300 policiers de la Sûreté du Québec envahissent la réserve afin de saisir ces filets. Une rébellion va s’instaurer et des faits horribles seront perpétrés.
Alors que je débutais la lecture de ce livre, j’ai d’abord pensé que le livre allait se retrouver hors sujet pour être en lice au Prix des Lecteurs. Puis, en avançant au fil des pages, j’ai mieux appréhendé l’histoire cachée pour finalement l’apprécier comme un candidat à ce titre.
Ce n’est pas forcément un bouquin sanguinolent, où des policiers mènent une enquête de type classique pour retrouver un tueur en série. C’est beaucoup plus subtil, alternant des chapitres souvent très courts, au sujet des origines de cette tribu, de ces terres lointaines mais aussi une « enquête » menée par un quidam pour qui les injustices n’ont pas leurs places autour de lui.
Plus qu’un thriller traditionnel qui se contente de narrer une histoire, ce roman noir pousse à la réflexion. Comprenant seulement de 233 pages, j’aurais bien poursuivi mon voyage dans cette contrée dotée de nombreux lacs et forêts et surtout encore remplies de mystères.
Pour votre information, le terme « taqawan » est un mot d’origine miq’maq qui vise le saumon qui remonte la rivière vers l’endroit qui l’a vu naître.
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