> Quatrième de couverture <
Janvier 2017. Dans une cave du 18e arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Sur place, beaucoup d’empreintes et un ADN ne correspondant à rien dans les fichiers de police. Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’enquête qui restera en suspens des années, se dit-il.
Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt la rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, le « spectre » en albanais.
Tomar et son équipe se lancent dans l’enquête et seront très vite troublés par le parcours des victimes, qui de leur vivant cultivaient carrément le sordide. Pourtant Tomar s’accroche à son devoir de flic, d’autant plus que son avenir lui semble menacé : un lieutenant teigneux de l’IGPN, la police des polices, a convoqué son adjointe, Rhonda, pour l’interroger sur un couteau, une pièce à conviction dans une affaire de meurtre mystérieusement disparue des Archives. Or, ce couteau, c’est celui de Tomar, et si on remonte jusqu’à lui…
> Spécificités < - Editions : Calmann-Lévy (ici, aux éditions Le Livre de Poche) - Paru : 03/01/2018 - Pages : 282
Le mois de mai a été chargé en lecture pour nous, membres du jury pour le Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche. En effet, ce n’est pas deux livres mais bien trois que nous avons eu la chance de recevoir.
Voici les titres :
- « Le brasier » de Vincent Hauuy
- « Fantazmë » de Niko Tackian
- « L’heure des fous » de Nicolas Lebel.
Voilà donc déjà une belle brochette d’auteurs masculins pour ce mois, signe du retour du beau temps, de l’éclosion des fleurs et des plus longues soirées à siroter un verre en terrasse (ou des draches nationales, du pollen à foison et des soirées frisquettes à passer sous un plaid, c’est selon le point de vue mais surtout, selon l’endroit géographique où l’on a la chance de se trouver ; à vous de voir donc…, en Belgique, nous n’avons pas été fort gâtés).
Il y a déjà près d’un an, j’avais eu la chance de lire la suite du livre « Le tricycle rouge » par l’intermédiaire de la maison d’édition Hugo Thriller et comme pour son premier thriller, Vincent Hauuy avait eu le don de me surprendre par son écriture maîtrisée du suspens. Ayant eu un coup de coeur pour ce livre, je maintiens donc mon opinion et garde ma chronique de l’époque (je n’en dis rien de plus dessus à part que vous pouvez bien entendu la retrouver ici : https://musemaniasbooks.be/2018/09/28/le-brasier-de-vincent-hauuy-thriller/).
Concernant « Fantazmë » de Niko Tackian. Que dire? Si vous m’êtes fidèle, vous avez déjà pu vous rendre compte qu’il fait partie de mes auteurs français fétiches. Depuis que je l’avais découvert par son roman « La nuit n’est jamais complète », j’étais tombée sous le charme de sa plume. Cela s’était maintenu avec « Toxique », premier tome de la série Tomar Khan.
Plus qu’un thriller, on est ici avec sa suite, dans le polar pur et dur. Ce n’est pas forcément un genre facile à manier et pourtant, Niko Tackian le fait avec brio. A l’inverse d’un héros plein de charme devant lequel les midinettes tomberaient comme des mouches, Tomar Khan est un écorché vif de la vie, qui puise sa force à travers les blessures de la vie. A nouveau, il sera confronté à des choix difficiles, qui pourront mettre en difficulté tant sa vie privée que professionnelle.
Lors de ma dernière visite à la Foire du Livre de Bruxelles cette année, j’ai pu rencontrer un auteur humble, assez timide malgré le talent qui entoure son écriture. Il est une force vive de la nature physiquement et est resté proche de ses lecteurs. Ses paroles ne seront jamais d’un mot plus haut que l’autre. C’est toujours agréable de constater la patience et le temps qu’il nous consacre.
J’avais déjà beaucoup apprécié « Toxique » mais encore plus, cette fois-ci pour « Fantazmë ». Les personnages sont encore plus aboutis et chacun est attachant par les failles qu’il présente. Beaucoup plus proche de la réalité que certains autres romans policiers, tout n’y coule pas de source (coupes financières dans les services des forces de l’ordre, société qui tourne au ralenti depuis les attentats qui ont changé à jamais le visage de Paris, les difficultés bureaucratiques, le passé tortueux de certains qui peut encore avoir des répercussions de nombreuses années plus tard).
Comme dans ses précédents livres, l’écriture de Niko Tackian reste très cinématographique ou télévisuelle. Étant scénariste de métier, cela doit être une sorte de déformation professionnelle mais cela me plaît particulièrement pour rentrer au plus profond de l’histoire. Si à chacun de ses thrillers, la qualité s’en trouve encore plus améliorée comme c’est le cas avec les trois que j’ai lus, nous aurons alors face à nous un des maîtres du genre en la personne de Niko Tackian (ce qu’il est déjà pour moi 😉 RETENEZ DONC BIEN CE NOM!
Au sujet du troisième livre sélectionné pour le mois de mai, je connaissais l’auteur, Nicolas Lebel pour l’avoir rencontré à la Foire du Livre de Bruxelles où j’avais pu échanger avec lui en toute simplicité. Doté d’un très grand sens de l’humour (il suffit de regarder la « lutte » acharnée qu’il mène avec Olivier Norek sur les réseaux sociaux et en particulier, sur Facebook) et d’une vivacité de l’esprit, j’avais vraiment passé un très bon moment. Pourtant, je n’avais pas encore pris le temps de me glisser dans un de ces livres mais grâce à ce jury, c’est chose faite. J’ai plutôt bien apprécié. Viendra donc bientôt ma chronique sous peu.