Voilà que je poursuis mes lectures en mode polar/thriller et roman noir et celui dont je vais vous parler est un très très bon thriller psychologique comme je les aime et qui a tous les ingrédients du style : suspens, twists multiples, ambiance pesante. Un auteur que je ne connaissais pas du tout mais dont je tiendrai à l’oeil les prochaines publications.
– Quatrième de couverture –
Une femme fait face à ses juges. Pour le public, c’est un monstre.
Diana Jager n’est pas la reine de l’empathie, mais c’est une chirurgienne douée et respectée. Sous le nom de Scalpelgirl, elle dénonce le sexisme échevelé du milieu hospitalier dans un blog féroce et s’est réfugiée à Inverness, dans le nord de l’Écosse, pour échapper aux menaces des trolls qui ont dévoilé son identité.
Alors qu’elle désespérait de trouver l’amour, elle rencontre Peter et se marie très vite. Six mois plus tard, on retrouve la voiture de Peter au fond des Chutes de la Veuve, par un soir glacial. Fin du conte de fées.
La police s’étonne du peu de chagrin de cette jeune veuve, la sœur du disparu charge un journaliste à la réputation sulfureuse, Jack Parlabane, de mener une enquête, tandis que le docteur Jager raconte sa propre descente aux enfers : trois voix qui resserrent l’étau à chaque chapitre et vous clouent à la page.
– Spécificités – Edition originale : Métailié – Pages : 496 – Date de parution : 04/04/2019
Alors que ce thriller psychologique est paru début de ce mois, je n’avais pas vraiment vu ni de pub ni de critiques à son sujet et pourtant, il mérite vraiment d’être connu afin que la plume de son auteur soit découverte et lue.
Avant ce livre, j’étais déjà assez conquise par la plume des auteurs venant du Royaume-Uni. Ils savent patiemment planté un décor flegmatique, souvent pluvieux (vu le climat anglais) et mystérieux, un peu – je trouve- comme celle des auteurs nordiques dont je raffole. N’en déroge à la règle, Chris Brookmyre nous plonge dans une Ecosse assez froide, aux paysages verts et esseulés et orchestre avec brio un puzzle où le lecteur se perdra en conjectures diverses et erronées.
Diane Jager est une chirurgienne, brillante dans sa profession mais considérée comme distante et froide par son entourage. Quelques années auparavant, elle avait créé un blog sur lequel elle postait anonymement des articles au sujet du sexisme dans le milieu médical avant que son identité ne soit dévoilée. Tombée en disgrâce auprès de ses paires, elle s’est exilée à Inverness, au nord de l’Ecosse. C’est là qu’elle fait la connaissance de Peter, un informaticien qui semble être à des années-lumières de son monde. Ils se marient mais six mois plus tard, la voiture de Peter est retrouvée accidentée dans une rivière, sans savoir ce qu’il est advenu de lui.
Voilà le point de départ et de là, son auteur écossais brillant vous tisse un récit fait de manipulations, de jalousies, d’apparences trompeuses où tout détail est pensé intelligemment.
Si je devais dire ce que j’ai particulièrement aimé dans ce bouquin, ce serait deux choses.
La première est que l’histoire est abordée par la vision de trois acteurs : celle de Diane Jager, la veuve loin d’être éplorée, Jack Parlabane, un journaliste sur la pente descendante tant dans sa vie personnelle que professionnelle et enfin celle de la police. Généralement, dans les thrillers, nous sommes, lecteurs, confrontés à une voire deux voix pour la narration de l’intrigue et donc, ici, cette petite originalité m’a plue.
En effet, alors qu’on pense se faire une idée de ce qui a pu se passer, les distorsions apparaissent. Chaque personnage est finement travaillé, tant par sa psychologie que par ses réactions à tout événement. Même ceux qu’on pourrait penser comme « secondaires » trouvent leur place au fil des pages.
C’est très dense, très détaillé comme style d’écriture mais pour ceux que cela pourrait rebuter, car préférant peut-être une écriture plus agressive, cela vaut vraiment la peine de persévérer car peu à peu les masques tombent alors qu’on ne s’y attend pas.
Le second point qui a particulièrement attiré mon attention est d’avoir implanté dans l’histoire ce phénomène d’actualité que sont Internet, les réseaux sociaux, les blogs et les dérives qui peuvent parfois en découler comme les hackings, sex-tape divulguées,… confrontés que nous sommes chaque jour vu l’omniprésence des technologies à l’heure actuelle.
De plus, une médaille pourra être décernée à celui qui découvrira le final de l’intrigue car vous ne l’aurez sûrement pas vu venir, tout comme moi!
Comme vous l’aurez compris, j’ai aimé et j’ai été conquise par cet auteur que je ne connaissais mais qui est à garder à l’oeil selon moi. On peut comprendre que le personnage de Jack Parlabane ait déjà été abordé dans d’autres livres mais cela n’enlève rien à « Sombre avec moi » qui peut être lu en toute indépendance.
Un tout grand merci à Babelio pour leur mise en avant de ce genre littéraire que j’affectionne tant, via leur Masse Critique et aux éditions Métailié pour l’envoi de ce livre.
Cristine Verlédène Marmara. Merci Musemania pour ta chronique. Ce livre me tente énormément. ☺