Je remercie HC Editions et Babelio pour ce livre, reçu dans le cadre de la masse critique de septembre 2018 consacrée à la rentrée littéraire. Ce livre restera pour moi l’un (si pas Le) coup de cœur de cette rentrée littéraire.
[Quatrième de couverture]
Jacques ne supporte plus la pâleur de son quotidien de jeune retraité. Seule sa nièce Adèle lui apporte un peu de lumière depuis qu’il a décidé d’écrire sans y arriver et s’est mis en tête de séduire Christine Angot sans plus de succès.
Adèle a la fraîcheur de ses trente ans et les mêmes goûts musicaux que son rocker d’Uncle Jack. Elle est « son héritière courage, sa revanche, sa réincarnation réussie ». Jusqu’au jour où elle accepte de prendre la place de concert d’une amie. Les Eagles of Death Metal jouent au Bataclan ce soir-là et elle ira pour voir.
L’existence d’Adèle va sombrer alors que celle de Jacques retrouvera un sens. Un hymne à l’amour et à la vie… avec le cœur à l’envers. Il fallait la délicatesse et l’humanité de Charles Nemes pour aborder un tel sujet.
– Spécificités – Editions : HC Editions – Pages: 222 – Date de parution: 30/08/2018
Alors que la première partie de la quatrième de couverture semble introduire une histoire légère et à la limite comique, une fois parcouru le second alinéa, on se rend compte que le sujet de ce livre sera encore douloureux pour beaucoup de personnes.
Retraité de son métier de traducteur technique et célibataire sans enfant, Jacques est à l’aube de sa seconde vie mais il se rend compte de la morosité de sa vie et en vient à douter de son bien-fondé. Heureusement, il a son rayon de soleil mais qu’un seul : il s’agit de sa nièce, Adèle. Avec cette dernière, il partage un goût immodéré de la bonne musique autour d’un verre de bière. Mais lorsqu’Adèle se rend au Bataclan au concert des Eagles of Death Metal, les rôles vont s’inverser.
De ce roman aux accents cocasses aux premiers abords, la réalité y rejoint la fiction. J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons.
D’abord, celle d’avoir osé traiter d’un sujet encore sensible (que sont les attentats terroristes et plus particulièrement, ceux du 13 novembre 2015 à Paris) mais surtout de l’avoir fait de manière digne et sobre.
La seconde raison est que Charles Nemes y aborde la psychologie des personnages de manière sensible et si réelle. Que ce soit pour Jacques qui souffre au plus profond de lui de ses problèmes de masculinité que pour Adèle, qui malgré qu’elle ne souhaite pas avoir l’impression de jouer de son statut de victime, devra reconstruire son quotidien après un événement si traumatisant. Comment alors ne pas s’attacher à ces deux personnages si réalistes mais aussi fort touchants.
J’ai trouvé la fin particulièrement « osée/culottée » mais je ne saurais que trop vous conseiller ce roman de la rentrée littéraire. J’en avais entendu parler et lu des articles mais je trouve qu’il mériterait une bien plus grande place car il m’a plu tout du long tant pour son écriture subtile que pour son final qui m’a littéralement scotchée. Merci Monsieur Nemes !
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