[Quatrième de couverture]
Walter Benjamin est sur le point d’embarquer quand un kamikaze se fait exploser à quelques mètres de lui. Violemment projeté en arrière, il découvre hébété qu’il a perdu une jambe. Nous sommes le 22 mars 2016, il est 7 h 58 à l’aéroport de Bruxelles. Autour de lui, des corps brûlés, un homme décapité… Une scène apocalyptique. Amené à l’hôpital dans un état critique – il a perdu énormément de sang -, les médecins parviendront tout de même à le sauver. Débute alors le récit d’une reconstruction, les longs mois d’hospitalisation, les opérations, la rééducation… Walter doit mener un combat quotidien, contre ses angoisses, ses idées noires, réapprendre à vivre dans ce nouveau corps, s’autoriser à aimer aussi…
Un témoignage qui touche par son exemplarité et la capacité de résilience de son auteur.
– Spécificités – Editions : Editions du Rocher – Pages: 233 – Date de parution: 28/02/2018
Il y a des livres qui vous retournent les émotions, qui laissent une empreinte sur votre vie et qu’une fois la dernière page tournée, vous ne pouvez oublier. Ce livre « J’ai vu la mort en face » en fait partie pour moi. J’ai été autant touchée par l’histoire de Walter Benjamin – mais aussi et surtout- par son écriture.
Plusieurs fois, j’ai été fortement émue par ce qu’il a traversé (l’attentat à proprement parlé) mais également par le parcours du combat qui s’en est suivi : l’hospitalisation, le dur et long combat vers la guérison, l’apprentissage de nouvelles habitudes, la reprise d’une vie « normale »,…. J’ai connu plusieurs épisodes où les yeux me piquaient, tant je n’ai pu rester insensible à ce vécu.
Depuis les attentats de Charlie Hebdo, nous avons modifié notre vision de l’Homme et découvert que la menace terroriste était sur le pas de notre porte. Alors qu’avant ce funeste mois de janvier 2015, nous regardions les images sur nos télévisions en tant que spectateurs, la menace terroriste est venue frapper chez nous (même si des années plus tôt nous avions connus les attentats de Madrid et de Londres).
J’ai été agréablement surprise par le soutien qu’il a reçu de certaines personnes comme le Roi et la Reine mais aussi par Hassan, une des premières personnes venues à son secours peu après les explosions dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles devenu ensuite un ami, par Oussama et des adolescents issus de Molenbeek. Par contre, le manque d’empathie dont a fait preuve le monde politique est tout simplement honteux.
Par un discours empreint de tolérance et de non-violence, Walter Benjamin décrit dans ce court livre mais intense, son réveil à l’hôpital, la revalidation, ses premières sorties de l’hôpital de longs mois après le 22 mars, son retour chez lui,… On ne peut rester insensible à la lecture de ce livre, tant le courage de son auteur est tout simplement inouï.
C’est le genre d’individu que j’aimerais rencontrer, tant son courage et sa non-résilience en font de lui, une belle personne. Chaque fois que je me rends à l’aéroport de Bruxelles, je ne peux qu’avoir une pensée pour les victimes et leurs familles après cet acte abject.
Plus de deux ans après, leurs combats sont loin d’être terminés. Même si les projecteurs se sont éteints autour d’eux, ils devront vivre avec les terribles souvenirs et souffrances tant physiques que morales, de ce jour qui restera marqué dans le cœur de tous les belges, abandonnés par les assurances et le monde politique notamment.