> Quatrième de couverture <
En juin 2011, Julian Assange reçoit un visiteur inhabituel dans sa petite maison de campagne anglaise en résidence surveillée de Ellingham Hall : le président de Google en personne, Eric Schmidt, venu tout droit de la Silicon Valley. Le général assiégé de WikiLeaks, la plus audacieuse entreprise d’édition insurrectionnelle connue à ce jour, et l’empereur d’Internet vont croiser le fer : du Printemps arabe aux bitcoins, et des solutions technologiques aux problèmes politiques, tout les oppose.
– Spécificités – * Editions : Ring Editions * Paru le 16/05/2018 * Nombre de pages : 264
Julian Assange, fondateur de Wikileaks est mondialement connu et, pourtant, entouré de tant de secrets. Plusieurs Etats ont lancé des poursuites judiciaires à son égard suite à la diffusion de millions de documents confidentiels relatifs aux « secrets d’Etats ». Depuis juin 2012 (soit une peu plus de 6 ans), il vit reclus dans l’ambassade équatorienne de Londres, pays lui ayant accordé l’asile politique et l’Angleterre lui interdisant de prendre l’avion. Des accusations de viol furent également lancées à son égard par la justice suédoise, mais elles ont été abandonnées.
Pour comprendre comment Julian Assange est devenu l’ennemi public n°1, il faut remonter à la création de Wikileaks en 2006. Wikileaks est avant tout une organisation non-gouvernementale qui souhaite mettre en lumière les scandales de corruptions, de violations des droits de l’homme à travers le monde, d’espionnage. Alors que les lanceurs d’alerte étaient à peine entendus et peinaient à obtenir de l’audience, leurs messages ont trouvé échos et dorénavant le monde entier en connait au moins un et peut citer leur nom : Edward Snowden, Chelsea Manning,…
Via le site Internet du même nom, tout se précipite durant l’été 2010, lorsque des milliers de câbles diplomatiques américains sont rendus publiques. Dès ce moment-là, les plus grandes entreprises américaines permettant le paiement électronique retirent leurs dés de l’échiquier et Wikileaks voit ses comptes supprimés.
En juin 2011, alors que Julian Assange est assigné à résidence au fin fond de la campagne anglaise, il reçoit un visiteur tout fait inhabituel : Eric Schmidt, alors PDG du géant Google, accompagné d’une équipe comprenant les pontes de l’entreprise. Le motif évoqué à cette visite est la rédaction d’un livre par Eric Schmidt « himself » et son acolyte depuis plusieurs années, Jared Cohen, directeur de Google Ideas. Julian Assange revient longuement sur les pédigrés de ces « invités » et sur la mise en place de cette rencontre assez hors norme.
Alors que l’entretien est enregistré à la base pour les têtes-pensantes de Google, Julian Assange a décidé de le retranscrire pour démonter certains de ses propos qui ont été détournés dans leur livre. Les questions sont généralement posées par l’équipe de Google et Julian Assange y répond.
A bien des égards, j’ai été surprise par la mainmise de certaines grandes entreprises internationales dans l’ordre géopolitique mondial. La souveraineté et suprématie des Etats dans l’échiquier mondial n’est, à l’heure actuelle, plus qu’un lointain souvenir.
Glaçant tout du long quand on se rend compte de l’avenir technologique qui nous attend, ce récit permet de redécouvrir Wikileaks et son fondateur utopiste. Heureusement, il ne s’agit pas non plus de tomber dans les pires théories conspirationnistes et complotistes dont certains clament comme vérité.
Même si parfois, les termes employés et sujets abordés sont très pointus, des notes de bas de page aident les lecteurs, étrangers à la sphère Internet comme moi, de mieux s’y retrouver. J’avoue que parfois, j’ai eu des difficultés à comprendre et à ne pas me perdre parmi les détails techniques du Web. Pour tout bon geek qui se respecte, je pense que ce livre est une mine d’or d’informations. Je remercie les éditions Ring pour cette plongée dans ce face-à-face de deux géants du Net.