Voici l’un des deux premiers livres faisant partie de la sélection du mois d’avril 2018 qui concourent au Grand Prix des Lecteurs de l’Actualité Littéraire (anciennement, Grand Livre du Mois), que je remercie vivement de m’avoir encore sélectionnée cette année pour cette très belle aventure. La chronique de « Terres promises » de Milena Agus suivra bientôt.
> Quatrième de couverture <
Fille unique élevée sans amour, elle est éduquée en garçon – et en blanc pour se battre contre les Anglais qui se croient propriétaires de l’Inde. Son père est en prison, sa mère, tuberculeuse, hante les sanatoriums européens tout en contaminant sa fille.
Celle qui a choisi le surnom d’Indu Boy dans sa première enfance devient, loin de son pays natal, une jeune Occidentale polyglotte. Elle s’appelle Indira Nehru. Avec ses cheveux coupés à la Jeanne d’Arc, la fille de brahmane fait scandale en se mariant à un parsi désargenté, Feroze Gandhi. Il l’aime. Et elle ? Pas du tout. Elle a juste choisi un père pour ses futurs enfants.
Sans la force d’Indu Boy, Indira n’aurait pas pu devenir quatre fois Premier ministre de l’Inde, vaincre le Pakistan, aider à la naissance du Bangladesh en guerrière, tenir tête aux présidents américains, combattre les sikhs du Temple d’Or, à Amritsar. Tout lui réussit, sauf la famille. Elle divorce et perd son plus jeune fils. Alors, tout bascule. Celle qui était athée devient une bigote de l’hindouisme, celle qu’on adorait se fait haïr sans le vouloir. Celle que le sexe révulsait vieillit sans amour. Est-ce le remords ? Tout indique qu’Indira Gandhi a contribué à son propre assassinat. Elle meurt foudroyée par ses gardes sikhs en 1984.
Un destin dont Catherine Clément a fait une légende.
– Spécificités – * Editions originales : Seuil * Paru le 8/03/2018 * Nombre de pages : 207
Ce livre parcourt de manière originale la vie de la deuxième femme au monde à être élue démocratiquement à la tête d’un gouvernement (l’Inde), Indira Gandhi.
Pour votre information au cas où vous ne le sauriez pas, malgré l’homonymie de son nom de famille avec celui du Mahatma, il n’y a aucun lien de parenté entre eux.
Dès sa naissance en 1917, sa vie ne sera pas comme celle des autres enfants. D’abord, parce qu’elle est une fille mais surtout vu la famille dans laquelle elle voit le jour. En effet, son père (Jawaharlal Nehru) sera le futur premier ministre de l’Inde. Aussi bien ce dernier que la mère d’Indira mènent un combat politique de tous les instants en faveur de l’indépendance de leur pays, ce qui les conduit à de nombreuses reprises derrière les barreaux de la prison.
Son enfance et son adolescence se poursuivront en présence d’une mère gravement malade de la tuberculose mais éloignée d’un père qui vivait avant tout pour ses convictions politiques et qui était parcimonieux dans la tendresse paternelle envers sa fille.
Malgré cela, Indira décida de se lancer dans le même combat que ses aïeux à l’âge de 25 ans. Dès 1959, elle sera élue présidente du Congrès alors que son père était premier ministre du pays. Sa vie s’arrêtera en 1984 : elle meurt assassinéepar deux de ses gardes du corps. Ces derniers faisaient partie de la communauté des Sikhs qui ne lui ont pas pardonné l’ordre qu’elle avait donné d’attaquer le Temple d’or afin d’y déloger cette minorité indienne revendiquant leur indépendance.
L’histoire d’Indira Gandhi est bien sûr émaillée de nombreux rebondissements que l’on découvrira au fil des pages de ce livre de Catherine Clément. On alterne entre témoignages et chapitres où les anecdotes sont contées par la principale intéressée elle-même. Les chapitres sont courts, ce qui facilite la lecture.
Par contre, j’ai éprouvé des difficultés lors de la lecture de ce livre pour m’y retrouver dans les noms des personnages indiens. J’avais beau me concentrer pour les visualiser, j’ai eu du mal à m’y retrouver. Il est vrai que je ne suis pas habituée dans mes lectures à voyager en Inde.
Cela reste malgré tout un très beau livre qui permet aux lecteurs de voyager mais surtout de découvrir un pan de l’Histoire de l’Inde du XXème siècle qu’a marqué Indira Gandhi et qui m’était pour ma part, totalement inconnu.