{ Quatrième de couverture }
» Je n’ai fait que leur donner un instant de gloire. » Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le » Killer Photographer « .
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s’empare de ce qu’il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d’éclats de miroir et un morceau de peau découpé. Pour piéger celui qu’à Montréal on appelle déjà » le tueur au miroir « , il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull. Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés… Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l’impensable : des liens entre l’enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu’elles ont traqué ensemble un an auparavant.
L’originalité de ce thriller repose sur le fait que l’auteur s’est librement inspiré des meurtres commis par William Richard Bradford dans les années 80. Conjuguer des faits réels à un roman peut être un exercice périlleux et pourtant, Fabio M. Mitchelli s’y est très bien aventuré malgré les libertés des points de vue géographique et historique.
Enquête rondement menée à travers le Canada et les États-Unis, le duo d’enquêteurs est ici féminin et fait suite à une première aventure, « La forêt obscure ».
Malheureusement, je n’ai pas lu le premier opus et j’avoue que les rappels sont très courants au fil de l’histoire. Vous pouvez bien entendu lire « Le tueur au miroir » indépendamment du premier mais je pense que ça serait dommage au risque de louper une suite logique. Autant certains livres permettent ce genre de chose (je pense à « Tuer l’ange » de Sandrone Dazieri), autant ici l’auteur fait de très (trop ?) nombreux rappels et j’ai regretté de ne pas avoir trouver « La forêt obscure » pour suivre une suite logique. Je crains avoir loupé des subtilités entourant l’histoire des enquêtrices.
Le suspense est présent tout au long du récit et ça, c’est vraiment appréciable. L’auteur s’attèle à travailler efficacement sur la psychologie des protagonistes et en fait des personnages torturés tant physiquement que mentalement. Chacun des rôles trouve sa place dans la trame. Tout s’enchaîne très vite et les temps morts sont absents.
Autre point que j’ai particulièrement aimé dans la lecture de ce thriller est l’utilisation d’expressions québécoises qui sont pour moi, belge, un réel plaisir dépaysant. Je ne lis pas beaucoup de livres venant du Canada et je trouve cela bien dommage de ne jamais m’y risquer (même si j’ai un petit coup de cœur pour Patrick Sénécal, rencontré lors de la précédente Foire du livre de Bruxelles).
Sans vous révéler la fin de l’histoire (certes inattendue et percutante), cette dernière sous-entend très fort une suite au récit. Mais là, je m’arrête et vous préconise d’aller découvrir ce livre par vous-même tout en vous conseillant de commencer d’abord par « La forêt obscure ».