« Il faut avoir le courage d’aimer » : voici le leitmotiv de la vie de Fanou, devise toujours d’actualité aujourd’hui.
Un livre de confessions préposthume d’un fils à sa mère
Je remercie Netgalley et les éditions Grasset de m’avoir offert l’opportunité de découvrir le dernier roman d’Alexandre Jardin.
<Quatrième de couverture>
Ce roman vrai est la pierre d’angle de la grande saga des Jardin. Après le portrait du père merveilleux (« Le Zubial »), du sombre grand-père (« Des gens très bien »), du clan bizarre et fantasque (« Le roman des Jardin »), voici l’histoire de la mère d’Alexandre. On y découvre une femme hors norme, qui ose tout, et qui s’impose comme l’antidote absolu de notre siècle timoré.
Elle est dans les yeux de son fils l’héroïne-née, la tisseuse d’aventures, l’inspiratrice des hommes, la source jaillissante de mille questions – elle est le roman-même.
Un roman qui questionne, affole, vivifie et rejoint la joie du fils. Mais la magicienne, hélas, n’est pas éternelle.
Certaines femmes, pourtant, ne devraient jamais mourir.
La courte (216 pages) mais intense confession intimiste d’Alexandre Jardin représente tout ce qu’il n’a pas su dire à sa mère (toujours en vie), fantasque et libérée.
Au fil des pages, on y découvre des anecdotes familiales sur plusieurs générations. Ne connaissant pas la biographie d’Alexandre Jardin, j’ai totalement découvert son itinéraire de vie. A de nombreuses reprises, j’ai eu l’impression que sa famille et lui avaient vécu plusieurs vies en une seule (tel l’arrière-grand-père qui était en compagnie de Jean Jaurès lors de l’attentat au café du Croissant – le grand-père, directeur de cabinet de Laval, lors de la rafle du Vel’ D’Hiv’ – les amants Claude Sautet ou Pierre Caro, ce dernier ayant patienté plus de trente ans avant de pouvoir épouser sa bien-aimée,…).
Hurlant l’amour qu’il porte à sa truculente mère (Stéphane, Fanou pour les intimes), l’écrivain décide de le faire tant qu’elle est encore de ce monde (81 ans à l’écriture du livre), tout en ne sachant pas si elle lira un jour cette lettre de confessions.
J’avoue, qu’à certains moments, j’ai eu l’impression que le caractère totalement libéré de sa mère, a dû faire grandir l’auteur, celui-ci se faisant seul, mis de côté par sa mère qu’il admire pourtant tant alors qu’elle préférait vivre sa vie à 100%, pour elle et elle seule. Même si d’un côté, on ne peut être qu’admiratif par cette flamboyante, on se rend aussi vite compte du caractère « égoïste » de cette avant-gardiste.
Cet ode à l’amour maternel m’a permis de révéler une part d’Alexandre Jardin, ce qui m’a donné l’envie de découvrir ses autres écrits auto-biographiques.